La comparaison des taux de chômage entre les différents pays européens, en particulier entre ceux du Nord et ceux du Sud, laisse un peu pantois. L’Allemagne arbore fièrement 6% de sans- emploi, ce qui est proche du taux plein d’activité, alors que l’Espagne ou le Portugal approchent ou dépassent les 20% !

En Allemagne, les recruteurs ont toutes les peines du monde à satisfaire leurs plans de recrutement, dès lors que le profil requière une certaine expertise et quelques années d’expérience. En Espagne au contraire c’est une génération entière de bon et frais diplômés qui est laissée au bord de la route.

Décidément, on dirait que le principe des vases communicants ne fonctionne pas dans notre grand marché Européen. D’après les statistiques d’Eurostats la proportion de citoyens européens planifiant de s’installer dans un autre Etat membre dans les cinq prochaines années est seulement de 3%. Aux Etats-Unis, ce n’est pas moins de 15% de la population qui déménage tous les ans !

On m’opposera qu’il y a  l’obstacle de la langue, mais le succès d’une formule comme Erasmus montre que cette difficulté est loin d’être le mobilité candidatspremier frein à la mobilité. Non, Stéphanie Villers l’exprime bien, le  frein principal réside dans « les inquiétudes concernant la perte des contacts avec la famille et les amis (…). Car les Européens ne souhaitent pas changer d’univers« , alors que le américains vivent cette nouvelle reconstruction sociale comme une aventure.

Pas de chance, plus on descend vers le Sud de l’Europe plus ce sentiment est fort, bizarre quand on se rappelle que ces pays ont été, il n’y a pas si longtemps, des terres d’émigration importantes. Peut être ces évènements et cet imaginaire collectif constituent pour les jeunes générations un blocage, une sorte de mémoire refoulée qui freinerait leur mobilité.


Quelle solution pour une union économique au développement si hétérogène? Puisque l’incitation ne marche pas, il faudra en venir à des solutions drastiques.

Quelques idées pour nos candidats en campagne :

  • 2 offres refusées à Pôle emploi = 1 aller simple pour la Finlande !
  • Autre idée : Finançons en Basse Saxe une sorte de Center Parcs à 28°C toute l’année pour nos latins ! Bon, un peu cher évidemment, pas sûr que Mme Merkel finance …
  • Alors le contraire, récupérons quelques plateaux rocailleux dont l’Espagne ne se sert pas du tout et gratifions en nos amis d’outre-rhin. Ravis de profiter d’un peu de soleil, il y feront pousser des Mittlere Unternehmen* comme des champignons !

Allez un peu d’imagination MM. Hollande et Sarkozy et on va y arriver !

François de Boutray,
PDG d’Aktor

* PME