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Il y a 50 ans, partir travailler à l’autre bout du pays était beaucoup moins répandu qu’aujourd’hui. Un attachement profond à ses origines, sa famille et sa région natale empêchait souvent les travailleurs de s’aventurer très loin. Aujourd’hui, un Normand qui s’installe à Toulouse ou une Strasbourgeoise qui part en mission à Bordeaux n’a rien d’extraordinaire. Les échelles se réduisent, les distances ne sont plus un problème.

Les personnes actives, et notamment les plus jeunes, n’hésitent pas non plus à se tourner vers l’étranger et deviennent ce qu’on appelle les « Expats« .

A l’inverse, les entreprises elles aussi cherchent à internationaliser leurs recrutements, notamment les grands groupes qui souhaitent  acquérir des personnes expertes sur tel ou tel pays.

Une expérience à l’étranger, un plus sur le CV ?

Dans les grandes villes comme New-York, Singapour, Sao Paulo ou Berlin, il y a de grandes chances que la plupart des personnes que vous allez rencontrer ne soient pas nées là-bas. Que ce soit le barista qui vous sert un café sur le chemin du travail, la femme d’affaire à côté de vous dans le métro, ou encore le chef d’entreprise avec qui vous avez rendez-vous.

L’expatriation, qu’elle soit temporaire ou durable, touche toutes les classes sociales et les niveaux hiérarchiques.  Echapper à des conflits politiques, mener une vie plus confortable financièrement, apprendre à connaitre d’autres cultures, envie de changer d’air, d’apprendre ou de se perfectionner dans une autre langue, mais aussi partir là où son métier recrute : s’envoler à l’étranger comprend de nombreux avantages qui en séduisent plus d’un.

D’après une étude menée conjointement entre BCG Perspectives et The Network, 64% des personnes interrogées (venant de 189 pays différents) seraient prêts à s’installer à l’étranger pour le travail. Parmi les européens, les français et les hollandais sont les plus enclins à partir dans d’autres pays. On apprend également que Londres est la ville la plus convoitée par les travailleurs étrangers. Tous ces flux migratoires créent des hubs multiculturels partout en Europe et dans le monde.

Chiffres clés de la mobilité à l’international

 

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Les pays les plus convoités par les travailleurs étrangers

 

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De nos jours, l’expérience à l’étranger sur un CV est quasiment incontournable. Pour certains recruteurs elle est synonyme d’ouverture d’esprit, de flexibilité, pour d’autres, elle rime plutôt avec instabilité et errance…

Pour les entreprises : employés étrangers, que des avantages ?

Les villes sont de plus en plus cosmopolites et les grandes entreprises reçoivent des candidatures du monde entier.  Ce n’est pas pour déplaire à certains recruteurs qui, justement, sont à la recherche de profils spécifiques, ayant une connaissance d’une langue ou d’un marché bien précis.

Ainsi, des équipes multiculturelles émergent, présentant un nouveau défi pour les entreprises : comment tirer avantage de cette collaboration sans que les différences culturelles n’entravent le travail ?

Des différences dans la façon de communiquer, de se comporter dans un environnement professionnel, d’appréhender la charge de travail… chaque pays a ses habitudes. On dit que les Allemands ont tendance à être plus directs dans leur façon de parler que les Français. Que ces derniers sont plus multitâches. Ou que les Espagnols sont moins à cheval sur la ponctualité. Stéréotypes ou pas, il est nécessaire que les différentes nationalités au sein d’une équipe se comprennent mutuellement et apprennent à travailler ensemble.

Il ne faut pas oublier de mentionner une autre raison qui pousse les entreprises à chercher des travailleurs étrangers : ils peuvent représenter  une main d’œuvre qualifiée et moins couteuse. L’Allemagne, par exemple, en pénurie de main d’œuvre dans les métiers techniques comme la mécanique, la chimie, la plomberie ou le soin aux personnes, a lancé en 2013 le programme « Make it in Germany », censé attirer des travailleurs non européens. Un programme qui n’a pas connu un grand succès hors du continent, l’Allemagne n’ayant pas une image forte et positive auprès de ces pays.

Lorsque certains pays peinent à réguler le flux de migrations, d’autres, au contraires, sont moins attractifs et connaissent des difficultés pour attirer des  talents en dehors des frontières.

Réseaux sociaux et job boards facilitent la liaison entre chercheurs d’emploi et entreprises au niveau international

Pour attirer des talents à l’échelle d’une entreprise, il existe d’autres moyens. Certaines ont par exemple recours au sourcing, via des agences de recrutement, ou par leur propre service RH. Grâce aux réseaux professionnels comme LinkedIn, Viadeo ou encore Xing (n°1 en Allemagne), il est assez facile de repérer des profils intéressants et de les contacter.  Avec  332 millions d’inscrits sur LinkedIn en 2015 répartis dans le monde entier, de nombreuses connexions se font tous les jours. La distance entre les entreprises et les employés s’amenuise.

Du côté des chercheurs d’emplois, l’accès aux offres d’entreprises étrangères est facilité par les milliers de job boards disponibles sur le net. Chaque pays possède ses  propres job boards, spécialisés ou non. Avec des solutions comme Jobboard Finder, encyclopédie de sites d’emplois dans le monde, les candidats peuvent désormais chercher les sites qui sont le plus pertinents pour leur recherche. Côté recruteurs, ce site permet de scanner des centaines de job boards internationaux pour choisir le meilleur pour publier leur offre d’emploi.

Des chercheurs d’emplois qui souhaitent tenter leur chance à l’étranger et des entreprises  qui recherchent des talents au-delà de leurs frontières : cela semble une situation idéale pour ajuster la demande et l’offre.

Pourtant, on peut se demander si les qualifications de ceux qui veulent s’expatrier correspondent aux besoins des entreprises étrangères ? Et à l’inverse, si les demandes des entreprises intéressent réellement le public étranger qu’elles visent.