Loin derrière son aîné le jeu vidéo, le serious game rattrape son retard : + 47% entre 2010 et 2015, c’est la perspective de croissance du secteur ! (étude Idate Serious Game 2010). Les experts lui prédisent un bel avenir dans le recrutement. Quel usage en font les RH aujourd’hui ? Constitue-t-il un outil à prendre au sérieux ? Et financièrement accessible ? Tour d’horizon.
I. DEFINITION ET USAGES
1. Qu’est ce que c’est ?
Le serious game emprunte les codes du jeu vidéo pour transmettre à ses participants un message ou un enseignement «sans lien avec le divertissement», explique Julien Alvarez, chercheur et consultant indépendant dans ce domaine.
Le développement des serious game a été initié par l’armée américaine. En 2002, elle développait un jeu de tir tactique pour promouvoir ses valeurs… et recruter les meilleurs joueurs.
Ce marché encore jeune est porté en France par une cinquantaine d’entreprises conceptrices. Parmi les plus connues ont peut citer Daesign, Sucubbus interactive, Qoveo, ou encore Interaction Games.
2. Le serious game en entreprise
Le plus souvent, le serious game est utilisé en interne et conçu comme un outil d’e-learning. Ses applications en entreprise ne manquent pas ! Renault complète la formation de ses commerciaux par le biais de mises en situation virtuelles (voir la vidéo), Orange forme ses conseillers clients à l’accueil téléphonique, BNP Paribas perfectionne ses managers à la conduite d’entretiens… La plupart de ces outils pédagogiques sont construits sur le même modèle : à des épisodes narratifs succède une validation des acquis sous forme de quizz.
Et les retours sont positifs. Valérie Maffiolo, chef de projet relation client web 2.0, chez Orange souligne: «On a des résultats qualitatifs qui sont positifs à plusieurs niveaux car d’une part, les joueurs retiennent quelque chose et d’autre part, ça donne une image très positive et très moderne du groupe».
Attention cependant, le serious game n’est qu’un outil parmi d’autres, plus attrayant certes mais qui ne remplace pas les sessions animées par des formateurs. D’ailleurs, ces derniers sont nécessaires pour que le collaborateur s’approprie correctement le jeu.
3. Le serious game appliqué au recrutement
Le serious game est également utilisé en recrutement. Objectif pour les entreprises : faire valoir leur marque employeur auprès du plus grand nombre et dénicher les perles rares. Le jeu permet en effet de dresser le profil des participants et d’évaluer leurs compétences, alors qu’ils évoluent au sein d’un monde virtuel.
II. LE RECRUTEMENT PAR LE JEU… QUELQUES EXEMPLES
Certains grands groupes ont ainsi développé des serious games dans le but avoué de toucher la fameuse génération Y, particulièrement réceptive aux nouvelles technologies. Zoom sur les plus connus, et les plus réussis.
1. BNP PARIBAS // Aces manager
La 3ème édition d’Ace Manager s’est déroulé de février à avril 2011 (voir la vidéo).
Le principe : Réservée aux étudiants, la compétition fait s’affronter des équipes de trois au sein d’un monde virtuel, Universe City. Cette année, les équipes devaient participer à l’organisation d’un tournoi de tennis en relevant des défis en lien avec les trois domaines d’activités de la banque : la banque de détail, la gestion d’actifs et la banque de financement et d’investissement.
Et après ? La finale a réunie les cinq meilleures équipes à Paris pour un dernier défi, sous l’œil expert d’un jury composé de professeurs des écoles participantes et de membres de la direction de BNP Paribas. En plus d’une récompense sous forme de chèque (9000, 3000 et 1500€ pour les 3 premières équipes), BNP Paribas a proposé aux finalistes un large choix de stages à l’international.
2. L’Oréal // Reveal
Reveal est peut être la plus convaincante des productions réalisées à ce jour, et plonge le joueur dans un univers en 3D particulièrement réussi. Il aura coûté plus d’un an et demi de travail à 3 concepteurs à temps plein et mobilisé plus de 200 managers (voir la vidéo).
Le principe : Reveal est ouvert aux étudiants du monde entier, qui s’affrontent pour obtenir un stage en finance, marketing, R&D, business developpment ou logistique. Les candidats circulent virtuellement dans les bureaux de L’Oréal et sont classés à l’échelle mondiale en gagnant des points en fonction de la rapidité dont ils font preuve pour répondre à des questions et résoudre des énigmes, ou encore de leur connaissance de l’univers de la marque.
Et après ? Un « B-Revealed Event » a été organisé par pays. Le 25 mars à Clichy, la journée a réuni les meilleurs joueurs français de la saison qui ont pu découvrir l’Oréal de l’intérieur, rencontrer des opérationnels et participer à un Assessment Center.
3. THALES // Moonshield
Même démarche chez Thales avec Moonshield, lancé en 2008. « Nous voulions communiquer autour de la marque Thales sur un mode ludique et décalé en présentant nos différents métiers », explique Jean-Louis Onnis, directeur des ressources humaines et de la mobilité du groupe. Objectif : recruter de nouveaux ingénieurs ! (voir la vidéo)
Le principe : Le jeu est ouvert à tous. Le joueur incarne le dirigeant d’une base lunaire conçue pour protéger la Terre d’un astéroïde tueur, qu’il doit développer pour faire face à la menace cosmique. Le jeu présente un niveau de difficulté dynamique, les problèmes se multiplient alors que le joueur progresse en compétences.
Et après ? 1 an après son lancement, Moonshield avait déjà reçu 110 000 visites et attiré 60 000 visiteurs vers le site carrière de la société!
III. UN SERIOUS GAME POUR MON ENTREPRISE ?
A ce jour, seules les multinationales possèdent un serious game… et pour cause : ça coûte cher ! Pour un jeu en 3D, compter entre 50K€ et 200K€.
Pour autant, des solutions moins onéreuses se dessinent au fur et à mesure que mûrit le marché, et devraient permettre aux PME de s’offrir la même chose – ou presque – que les grandes…
1. Vous désirez former vos collaborateurs de façon ludique et interactive ?
Le marché évolue vers un modèle de commercialisation à la licence. Stéphane Buttet, chargé de mission chez l’Ardi (Agence régionale de développement), explique : «certains producteurs de serious games qui ont conçu un produit suffisamment générique et transversal (par exemple une formation au management) pourront le revendre « à la licence » avec des sommes beaucoup moins importantes (ndla : prévoir 200 à 350 euros par personne),mettant ainsi ce type de produit à la portée des PME».
2. Vous souhaitez recruter de nouveaux candidats en les immergeant dans un univers virtuel qui reflète vos valeurs et présente vos métiers ?
L’exercice s’avère plus délicat, les coûts de développement représenteront toujours un sérieux obstacle à la réalisation d’un serious game.
Il est toutefois possible d’exploiter les leviers du jeu pour optimiser son sourcing.
Certains font ainsi appel à des cabinets spécialisés qui évaluent les compétences des candidats au travers d’une série de tests. Une pré-selection qui évite de convoquer inutilement ces derniers en entretien. Orange a ainsi fait passer des tests de simulation à ses futures recrues pour évaluer leur capacité à appeler un client, réduisant le turnover de ses téléopérateurs de 30% !
Une autre solution consiste à développer un jeux sans 3D ni effets spéciaux et dont vous pourrez tirer les mêmes avantages qu’un véritable serious game. Il ne s’agit pas ici d’évaluer vos futures recrues de quelque manière que ce soit, simplement de générer de la sympathie pour votre marque employeur et du trafic sur votre site carrière. L’avantage ? Des délais de réalisation et des coûts réduits : comptez entre 5 et 20K€.
Les jeux concours en particulier se révèlent efficaces. Accélérateurs rapide de visibilité pour peu qu’ils soient efficacement relayés sur les réseaux sociaux, ils constituent une formule très appréciée des internautes, séduits pas l’espérance des gains. L’impératif à respecter : la mise en avant de vos métiers, le but étant, ne l’oublions pas, de recruter !
Nos experts sont à votre écoute pour vous accompagner dans le déploiement de ce type d’opération. De la conception d’un jeu à sa promotion auprès des candidats, nous répondons à vos besoins de recrutement à travers ce moyen ludique et original de diversifier votre sourcing.
Pour conclure, si un serious game sur mesure demeure hors de portée pour une immense majorité des entreprises, les évolutions du marché et les alternatives qui existent offrent des perspectives particulièrement intéressantes pour les PME…. serez-vous prêt à jouer le jeu ?
Pour plus d’informations sur les solutions de recrutement proposées par Aktor Interactive, contactez-nous par téléphone au +33 (0)4.37.60.25.53 ou par mail à : info@www.aktor.fr, ou rendez-vous sur aktor.fr